La microentreprise est un statut simplifié, mais cela ne signifie pas qu’il est simple. De la création à la gestion de son autoentreprise, certaines erreurs peuvent être commises, avec des conséquences (souvent financières) qui peuvent coûter cher. Il y a donc des points de vigilance à garder en tête pour ne pas perdre d’argent et éviter les erreurs pour les autoentrepreneurs. Découvrez notre top 3 !
Mélanger les catégories dans la déclaration de chiffre d’affaires
L’autoentrepreneur doit calculer et déclarer son chiffre d’affaires (CA) tous les mois ou tous les trimestres, selon le choix fait au début de son activité. Si vous oubliez de déclarer votre CA, vous risquez 52 € de pénalité (pour chaque oubli de déclaration), avec une majoration de 5 à 15 % pouvant s’appliquer sur les oublis de l’exercice précédent (qui se clôture le 31 janvier).
En plus des oublis , l’erreur de l’autoentrepreneur peut être de se tromper de catégorie dans sa déclaration de chiffre d’affaires. Il existe trois catégories :
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l’achat vente de marchandises
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les prestations de services commerciales
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les prestations de services libérales.
En autoentreprise, vous devez déclarer vos revenus dans la catégorie BIC (Bénéfices Industriels et Commerciaux) ou BNC (Bénéfices Non Commerciaux), ce qui permet de calculer le montant de vos cotisations sociales. Les BIC regroupent plusieurs activités :
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les activités d’achat-vente
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les fournitures de logement ou de nourriture
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les prestations de services commerciales.
La catégorie BNC concerne donc les activités :
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les professions libérales ;
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les prestations de services libérales ;
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les officiers et les autres professions.
Il y a des activités qui peuvent porter à confusion, par exemple, une activité intellectuelle avec reproduction ou vente des créations est classée en BIC, alors que la réalisation de créations uniques et originales doit être rangée dans la catégorie BNC.
Soyez prudent lors de vos premières déclarations de CA et ne mélangez pas les catégories ! En cas de doute, cet article vous aide à choisir entre prestation de service libérale ou commerciale pour un autoentrepreneur.
Rater un seuil (de TVA ou de chiffre d’affaires)
Pour bénéficier du statut de l’autoentreprise, vous devez respecter un plafond de chiffre d’affaires. L’erreur de l’autoentrepreneur, souvent, est de ne pas suivre sa comptabilité et de ne pas s’apercevoir qu’ils ont dépassé le plafond fixé pour leur activité. Pourtant, en dépassant ce plafond, vous sortez automatiquement du régime de la microentreprise.
Début 2023 (et jusqu’en 2025), les plafonds de chiffre d’affaires ont évolués, ils sont désormais fixés à :
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188 700 € pour l’achat-vente de marchandises et les fournitures de logement ou de nourriture
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77 700 € pour les prestations de services commerciales et libérales.
Vous ne devez pas dépasser ce plafond deux années de suite, sous peine de changer de statut.
Ce n’est pas tout ! Vous devez aussi veiller à ne pas dépasser le seuil de TVA selon votre activité. Le seuil de base ne doit pas être dépassé deux années consécutives, mais le seuil majoré ne doit pas être dépassé une seule fois, auquel cas vous devrez facturer la TVA à vos clients dès le 1er jour après le mois de dépassement. Pour rappel, les seuils de TVA autoentrepreneur en 2023 sont :
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91 900 € (seuil de base) pour les activités d’achat-vente de marchandise et les fournitures de logement et de nourriture, avec un seuil majoré à 101 000 €
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36 800 € (seuil de base) pour les prestations de services commerciales et libérales, avec un seuil majoré de 39 100 €.
Attention, rater le seuil de TVA n’est pas si rare ! L’erreur de l’autoentrepreneur qui n’est pas vigilant et qui ne tient pas sa comptabilité à jour est de ne pas facturer la TVA à ses clients, d’oublier les déclarations de TVA et de ne pas la reverser à l’État… La facture peut coûter cher !
Plafonds de CA | Seuils de TVA Base | Seuils de TVA majorés | |
---|---|---|---|
Achat-vente, fournitures de logement/nourriture |
188 700 € |
91 900 € |
101 000 € |
Prestations de services commerciales |
77 700 € |
36 800 € |
39 100 € |
Prestations de services libérales |
77 700 € |
36 800 € |
39 100 € |
Ne pas opter pour le versement libératoire
Le versement libératoire de l’impôt sur le revenu est une option intéressante ouverte aux autoentrepreneurs. Elle permet de payer son impôt sur le revenu de manière mensuelle, au même moment que les cotisations sociales de l’URSSAF. En choisissant cette option, vous êtes imposé selon votre chiffre d’affaires, d’après un taux réduit (de 1 %, 1,7 % ou 2,2 % selon le type d’activité).
Le versement libératoire est avantage* ux comparé au barème progressif de l’impôt, si vous avez un haut revenu fiscal de référence et que le montant de vos impôts est éle* vé. Si vous ne payez pas d’impôt ou si vous en payez peu, le versement libératoire n’est pas avantageux. Il y a donc deux erreurs pour l’autoentrepreneur à éviter ici :
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Erreur n°1 : ne pas choisir le versement libératoire de l’impôt alors que vous payez beaucoup d’impôts et qu’il vous permettrait de les réduire.
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Erreur n°2 : choisir le versement libératoire alors que vous ne payez pas d’impôt (ou peu), parce qu’il est écrit partout qu’il est avantageux, sans vérifier si cela vous concerne. La conséquence ? Vous payez plus d’impôts que si vous n’aviez pas choisi l’option.
Ce n’est pas seulement pour être raisonnable et discipliné qu’il est important d' être vigilant dans sa comptabilité et la gestion de son autoentreprise, mais c’est aussi pour éviter de faire des erreurs et de devoir en payer les conséquences (qui peuvent chiffrer à plusieurs milliers d’euros dans certaines situations) ! Cet article vous aidera à savoir si le versement libératoire est intéressant ou pas dans votre situation.