Quelles sont les charges d’un autoentrepreneur ?

En choisissant le régime de la microentreprise, vous optez pour un statut simplifié qui comporte moins de charges que le régime réel. S’il est facile et rapide de créer son autoentreprise, certains frais doivent tout de même être pris en compte dans vos prévisions. C’est le cas des cotisations sociales, qui sont calculées sur votre chiffre d’affaires mensuel ou trimestriel, de la CFE, des impôts sur le revenu, et de frais divers (frais bancaires, assurances souscrites, outils de gestion).
On vous explique comment déterminer vos charges en autoentreprise pour piloter au mieux la trésorerie de votre micro entreprise.

Les charges liées à l’activité de l’autoentrepreneur

En autoentreprise, on distingue les charges sociales, les charges fiscales et les charges diverses (assurances, frais bancaires…). Les charges sociales, liées à l’activité de l’autoentrepreneur, comportent surtout les cotisations sociales, mais aussi la CFP, et la TFCC.

Les cotisations sociales de l’autoentrepreneur

Les cotisations sociales de l’autoentrepreneur sont calculées d’après son chiffre d’affaires (CA). Pour cela, l’autoentrepreneur doit déclarer son CA chaque mois ou chaque trimestre, sur le site internet de l’URSSAF. Le montant des cotisations est automatiquement calculé une fois le CA renseigné, selon le taux appliqué correspondant à l’activité exercée en autoentreprise :

  • 12,3 % pour les activités d’achat-vente

  • 21,1 % pour les prestations de services libérales

  • 21,2 % pour les prestations de services commerciales ou artisanales

La déclaration est obligatoire, même lorsque le CA est nul.
Ces cotisations sont ensuite redistribuées aux organismes concernés pour les prestations familiales, l’assurance maladie ou maternité, l’assurance invalidité ou décès, et l’assurance vieillesse de base.
Il est possible de réduire de 50 % ses cotisations sociales en bénéficiant de l’ACRE autoentrepreneur la première année de création ou de reprise d’une autoentreprise (vous devez en faire la demande pour en bénéficier).

La contribution à la formation professionnelle et la taxe pour frais de chambre consulaire

Au moment de payer ses cotisations sociales, l’autoentrepreneur doit aussi s’acquitter de la CFP, la Contribution à la Formation Professionnelle, comme les salariés. Le montant de la CFP est aussi calculé sur la base du chiffre d’affaires réalisé. Elle permet d’obtenir des droits à la formation sur son compte CPF (Compte Personnel de Formation) et d’alimenter le fond d’assurance formation de l’activité exercée (FAFCEA, AGEFICE ou FIFPL). Les taux de CFP varient selon l’activité de l’autoentrepreneur :

  • 0,1 % du CA pour les activités d’achat-vente

  • 0,2 % pour les prestations de services et les activités libérales

  • 0,3 % pour les activités artisanales

Depuis 2015, les autoentrepreneurs qui exercent une activité commerciale ou artisanale doivent s’acquitter de la Taxe pour Frais de Chambre Consulaire (TFCC). Le montant est ensuite reversé aux Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) et aux Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA). Cette taxe dépend également de votre chiffre d’affaires encaissé :

  • 0,015 % du CA pour les activités d’achat-vente (CCI)

  • 0,044 % du CA pour les prestations de services commerciales (CCI)

  • 0,22 % du CA pour les activités de vente artisanales (CMA)

  • 0,48 % du CA pour les prestations de services artisanales

Si vous avez la double immatriculation (CCI et CMA), une taxe additionnelle de 0,007 % est appliquée.
Les autoentrepreneurs qui exercent une activité libérale ne sont pas concernés par la TFCC.

Les charges fiscales de l’autoentrepreneur

L’impôt sur le revenu en microentreprise

En autoentreprise, vous avez le choix entre deux modes d’imposition : le prélèvement à la source ou le versement libératoire. C’est une charge importante à prendre en compte et à déduire de vos revenus annuels.
Si vous avez choisi le versement libératoire, votre impôt est calculé selon un pourcentage fixe :

  • 1 % du CA pour les activités d’achat-vente

  • 1,7 % du CA pour les prestations de services commerciales et artisanales

  • 2,2 % du CA pour les prestations de services libérales

Vous devez vous acquitter du versement libératoire en même temps que vos cotisations sociales (l’URSSAF le distribue ensuite aux impôts). C’est une option intéressante si vous êtes imposable. Les autoentrepreneurs imposables n’ont pas d’intérêt à opter pour le versement libératoire.
Le prélèvement à la source est le régime de droit commun qui s’applique automatiquement aux autoentrepreneurs . Le montant de vos impôts est calculé après un abattement forfaitaire appliqué à votre CA, qui remplace les frais professionnels pour les entreprises et les sociétés. Le taux de l’abattement forfaitaire dépend de votre activité en autoentreprise :

  • 71 % pour les activités d’achat-vente

  • 50 % pour les prestations de services commerciales et artisanales

  • 34 % pour les prestations de services libérales

L’abattement ne peut être inférieur à 305 €.

La cotisation foncière des entreprises (CFE)

Tous les autoentrepreneurs sont redevables de la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE). Proche de la cotisation foncière des particuliers, elle doit être payée une fois par an. Son montant varie selon la surface et le type de local utilisé pour votre activité professionnelle, sa localisation, sa valeur locative, le chiffre d’affaires réalisé, et d’autres critères variables. Il est donc difficile d’estimer le montant de la CFE. En moyenne, un autoentrepreneur paie entre 150 et 700 € de CFE par an.

Les charges d’un autoentrepreneur

Quelles sont les autres charges en autoentreprise ?

Les frais liés aux assurances

D’autres charges peuvent être liées à l’activité de l’autoentrepreneur, comme les frais d’assurances. Pour certaines activités, il est obligatoire de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro). Les professionnels qui travaillent dans le bâtiment doivent aussi souscrire une garantie décennale.
Il est conseillé, sans être obligatoire, de souscrire à une mutuelle complémentaire, une assurance prévoyance santé ou une assurance complémentaire retraite.
Il est important de prévoir les frais des assurances souscrites dans le cadre de votre activité en autoentreprise, car les montants peuvent faire varier vos revenus de plusieurs dizaines ou centaines d’euros.

Les frais bancaires de l’autoentrepreneur

N’oubliez pas de prendre en compte les frais bancaires dans vos charges autoentrepreneur. Au-delà de 10 000 € de chiffre d’affaires réalisé, pendant 2 années consécutives, il est obligatoire d’ avoir un compte bancaire dédié à son activité en autoentreprise.
Si vous choisissez un compte professionnel dans une banque traditionnelle, les frais bancaires sont assez importants (20 € par mois en moyenne). Les banques en ligne, en revanche, sont très abordables et limitent les frais au maximum.
Sachez que vous pouvez ouvrir un compte courant pour votre autoentreprise, il n’est pas obligatoire d’ouvrir un compte professionnel.

Les autres charges de l’autoentrepreneur

Selon votre activité et vos besoins, d’autres frais doivent être pris en compte pour calculer la rentabilité de votre autoentreprise, mais aussi vos revenus net. Vous pouvez, par exemple, avoir des frais qui concernent :

  • la création d’un site internet, d’identité visuelle, etc.

  • les outils de gestion (abonnement à des sites, des logiciels, des services, comme le logiciel Superindep !)

  • les achats et investissements pour votre activité professionnelle : matériel informatique, outillage, fournitures, véhicule…

  • les abonnements divers : téléphone pro, Internet, etc.

  • la location d’un local, espace de coworking, domiciliation commerciale…

Vous devez aussi prendre en compte la TVA, si vous êtes redevable, même si ce n’est pas une charge en tant que telle, pour bien piloter votre trésorerie auto entrepreneur.

Les autres charges d’un autoentrepreneur

FAQ

❓ Combien d’URSSAF paie un autoentrepreneur ?

L’autoentrepreneur doit déclarer son chiffre d’affaires et payer des cotisations sociales à l’URSSAF. Les cotisations sociales sont calculées d’après un taux fixe appliqué sur le chiffre d’affaires (mensuel ou trimestriel selon l’option choisie au moment de la création de l’autoentreprise). Ce taux est de 12,3 % pour les activités d’achat-vente, 21,1 % pour les prestations de services libérales et les autres activités libérales, et 21,2 % pour les autres prestations de services.

📜 Quel est le salaire net d’un autoentrepreneur ?

Il n’est pas toujours facile de calculer le salaire net d’un autoentrepreneur ! Pour cela, il faut déduire l’ensemble de ses charges (sur un mois ou une année). Il faut donc retenir les cotisations sociales payées à l’URSSAF (sans oublier la CFP et la TFCC), les impôts (avec le versement libératoire ou non), la CFE, les frais d’assurance et les frais bancaires, sans oublier les autres charges possibles (abonnements, local, site internet, achat de matériel, etc.).