Alors que certaines personnes ont peur de se lancer et de commencer leur activité autoentreprise, d’autres prennent l’exercice à la légère et ne font pas attention à certains éléments qui ne sont pourtant pas négligeables. Il est normal de faire quelques erreurs lorsque l’on débute son activité d’autoentrepreneur, mais mieux vaut avoir toutes les informations en tête pour limiter les incidents de parcours !
Pour commencer votre activité sereinement et dans les meilleures conditions possibles, voici les 10 erreurs les plus courantes à éviter quand on se lance en autoentrepreneur.
Choisir le statut d’autoentrepreneur alors que ce n’est pas le plus adapté
La microentreprise est un statut avantageux : les obligations comptables et fiscales sont allégées, il est inutile de gérer la TVA à condition de rester sous le seuil fixé, la création est simple et rapide, etc. Mais elle n’est pas adaptée à toutes les activités et à tous les projets professionnels. En autoentreprise, par exemple, vous ne pouvez pas déduire vos charges professionnelles, comme le loyer, les factures ou les matières premières, et vous devez déclarer l’ensemble de votre chiffre d’affaires. Les activités qui ont des charges importantes n’ont pas forcément intérêt à choisir le statut de la microentreprise (restauration, VTC, achat-revente avec faible marge…).
Ne pas connaître le code APE qui correspond à son activité
Il n’est pas obligatoire de connaître le code APE et de l’indiquer dans la déclaration de début d’activité en microentreprise. Néanmoins, nous vous conseillons de vous renseigner sur le code APE relié à votre activité et de l’indiquer, lorsque vous le connaissez. De cette manière, la déclaration envoyée au CFE est exacte et vous n’avez pas de surprise en recevant votre immatriculation et en découvrant qu’ils vous ont classé dans la mauvaise catégorie. Si vous exercez une activité mixte, c’est le code APE de l’activité principale (celle qui génère le plus de chiffre d’affaires) qui doit être renseigné.
Choisir un siège social qui n’est pas stable
Le siège social correspond à l’adresse de domiciliation de l’autoentreprise. C’est l’adresse administrative qui doit être renseignée lors de votre déclaration de début d’activité au CFE (Centre de Formalités des Entreprises). Vous pouvez domicilier votre autoentreprise à domicile, dans un local commercial, dans une pépinière d’entreprises (incubateur) ou en faisant appel à une société de domiciliation. Vous devez étudier les avantages et les inconvénients de chaque option pour savoir laquelle correspond le mieux à vos besoins et à vos contraintes.
Ne pas se renseigner sur les optimisations à la création de son auto entreprise
Chez les autoentrepreneurs, il est fréquent d’entendre "si j’avais su, j’aurais fait une demande d’ACRE au moment de la création de mon autoentreprise". C’est une des erreurs les plus fréquentes ! Avant de vous lancer, renseignez-vous pour savoir si vous êtes éligible àl’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’Entreprise), car elle permet d’être exonéré d’une partie des charges sociales pendant la première année d’activité.
Le versement libératoire, quant à lui, permet de régler son impôt sur le revenu (calculé selon un pourcentage de votre CA) de manière mensuelle ou trimestrielle, en même temps que le paiement des cotisations URSSAF. C’est un des avantages de la microentreprise, mais qui n’est pas forcément avantageux pour vous, surtout si vous ne payez pas d’impôts ! Si vous n’êtes pas imposable, n’optez pas pour l’option du versement libératoire. Vous pourrez en faire la demande plus tard, si besoin.
Une autre option que vous avez pour vous aider à démarrer votre activité, c’est le prêt personnel pour autoentrepreneur : Ces prêts peuvent être utilisés pour financer diverses dépenses liées à l’activité professionnelle, telles que l’achat d’équipement, le développement de l’entreprise, etc. Il est toujours recommandé de se renseigner auprès d’experts ou de professionnels compétents avant de prendre des décisions financières importantes, afin de choisir les meilleures options adaptées à votre situation spécifique.
Ne pas penser à sa déclaration URSSAF
Lorsque vous allez créer votre autoentreprise, vous devrez choisir la périodicité de vos déclarations URSSAF. Vous pouvez déclarer (et payer) vos cotisations tous les mois ou tous les trimestres, selon votre préférence. Quel que soit votre choix, n’oubliez pas de déclarer votre chiffre d’affaires sur le site de l’URSSAF ! Personne ne viendra vous le rappeler, il est donc indispensable de bien s’organiser et de noter en avance les dates où vous devez faire vos déclarations URSSAF.
Si vous avez peur d’oublier des déclarations ou de ne pas avoir le temps de régler vos obligations sociales et fiscales, il existe des solutions, comme Superindep !
Ne pas surveiller son plafond de TVA (et avoir peur de passer à la TVA)
La franchise de TVA est un des principaux avantages du statut de microentrepreneur. En créant votre autoentreprise, vous êtes automatiquement en franchise en base de TVA, mais à une condition : ne pas dépasser le plafond de TVA qui correspond à votre activité deux années consécutives (ou une année si vous dépassez également le seuil de tolérance).
Chaque année, pensez donc à vérifier que vous ne dépassez pas votre plafond de TVA. N’ayez pas peur si vous veniez à le dépasser et à être redevable de la TVA ! Certes, les démarches administratives sont plus importantes (déclarations et paiements de TVA), mais vous pouvez déduire la TVA de certaines dépenses.
Type d’activité autoentrepreneur | Plafonds de TVA 2022 | Seuils de tolérance 2022 |
---|---|---|
Activités d’achat-vente |
85 800 €/an |
94 300 €/an |
Activités de prestations de services commerciales ou artisanales |
34 400 €/an |
36 500 €/an |
Activités de prestations de services libérales |
34 400 €/an |
36 500 €/an |
Ne pas penser à déclarer son revenu autoentrepreneur (IR)
Tous les autoentrepreneurs doivent aussi déclarer leur impôt sur le revenu, en sus des déclarations de chiffre d’affaires à l’URSSAF, même s’ils ont choisi l’option du versement libératoire. Vous devez remplir vous-même la déclaration de revenus n°2042-C PRO en indiquant le montant brut de votre chiffre d’affaires annuel (elle ne se remplit pas automatiquement, contrairement à une activité salariée).
Nous vous conseillons par ailleurs de créer votre espace professionnel sur le site des impôts dans l’année après la création de votre autoentreprise. C’est un gain de temps pour la suite, quand vous serez redevable de la CFE à partir de la seconde année d’activité.
Ne pas mensualiser ses déclarations (URSSAF, TVA)
En tant qu’autoentrepreneur, vous pouvez déclarer et payer vos cotisations URSSAF ou votre TVA tous les mois ou tous les trois mois. La mensualisation est un des choix proposés lors de la création de l’autoentreprise. Nous vous conseillons de mensualiser vos déclarations pour avoir une meilleure vue d’ensemble de votre chiffre d’affaires, de vos cotisations et de votre TVA (si vous êtes redevable). L’organisation est plus simple et vous avez moins de risques d’oublier de faire vos déclarations.
Ne pas avoir de compte bancaire dédié
S’il n’est pas obligatoire d’avoir un compte bancaire professionnel lorsque l’on ne dépasse pas 10 000 € de chiffre d’affaires deux années consécutives, nous vous conseillons tout de même d’en ouvrir un rapidement. Avoir un compte bancaire dédié (dans une banque physique ou une banque en ligne) permet de regrouper tous les paiements de vos clients sur un seul compte (et vos dépenses professionnelles). C’est un moyen bien plus simple pour s’organiser financièrement et pour faire ses comptes !
N’oubliez pas de choisir un compte bancaire qui supporte les mandats B2B si vous êtes redevable de la TVA.
Ne pas passer à la TVA dès le début de l’activité alors qu’on ne travaille qu’avec des professionnels
Quel que soit votre chiffre d’affaires, même si vous êtes en dessous des plafonds de TVA, vous pouvez faire la demande d’option pour le régime réel d’imposition à la TVA. La plupart du temps, les autoentrepreneurs préfèrent rester en franchise en base de TVA, mais c’est une erreur de penser que la TVA est toujours désavantageuse. Dans certains cas, notamment si vous travaillez exclusivement avec des professionnels, il peut être intéressant d’être redevable de la TVA pour pouvoir récupérer la TVA de vos frais.