Cet article fait suite à l’explication du fonctionnement de la retraite pour les indépendants.
Maintenant que vous connaissez les bases du système, le but est de savoir comment l’améliorer. En effet, beaucoup d’entrepreneurs font l’erreur de ne pas du tout se préoccuper de leur retraite, pensant que ce sera bien géré comme s’ils étaient salariés.
En général, ils ont de (mauvaises) surprises en arrivant à la retraite. Comme vous avez dû vous en apercevoir en simulant votre retraite, le montant de base (même en cotisant dans les tranches les plus hautes) n’est vraiment pas très élevé. Il est donc plus sûr de compléter sa retraite d’une ou plusieurs façons.
Passer “indépendant assimilé salarié”
Premièrement, le régime général étant plus “avantageux”, vous pourriez revenir au statut (assimilé) salarié sans perdre votre indépendance, soit en optant pour une structure du type SASU (et équivalents), soit en intégrant une CAE (Coopérative d’Activités Économiques) avec un statut d’entrepreneur-salarié.
À noter que vous toucherez moins de revenus nets pour un même chiffre d’affaire, ce qui est normal vu que vous cotisez plus (pour la retraite, mais pour les autres cotisations aussi).
Cotiser à la tranche supérieure
Si vous êtes par exemple à la CIPAV, vous pouvez cotiser à la tranche supérieure pour la retraite complémentaire.
Prenons un exemple : pour un revenu annuel de 40k€, cela revient à cotiser 1300 € de plus par an pour 50 % de points en plus, ce qui donne 50 % de pension en plus (pour la part complémentaire).
Pour 172 trimestres cotisés, soit 43 ans, cela donne 43 x 72pts = 3096pts sans cotiser à la tranche supérieure, soit une pension de 8142 € annuel à la valeur actuelle (pour la part complémentaire). En cotisant à la tranche supérieure, cela fait 4077 € en plus par an.
Les caisses de retraite sont sur un système par répartition. Les actifs paient des cotisations qui servent à payer les retraites, avec une gestion des surplus ou des dettes par les caisses de retraite.
Contrat retraite Madelin
Un contrat retraite Madelin est un contrat de retraite par capitalisation, en opposition à la retraite par répartition faite par les caisses de retraite en France.
Par capitalisation, vous mettez vos cotisations sur une sorte de compte épargne (bloqué jusqu’à votre départ en retraite) et vous récupérez une pension en fonction du montant accumulé et d’une “table de mortalité” donnant le pourcentage de ce montant à verser sous forme de pension en fonction de votre âge.
Certains contrats permettent aussi des pensions de “réversion”, c’est-à-dire reversé à votre conjoint en cas de décès, ou des clauses permettant de reverser le capital aux ayants droit en cas de décès.
Typiquement, un contrat Madelin fixe le montant de votre cotisation (avec réévaluation annuelle indexée sur le plafond de la sécurité sociale par exemple), ainsi que la table de mortalité qui sera utilisée.
Capitalisation ou répartition ?
Les contrats de pension par capitalisation dépendent donc principalement des (contre-?!)performances de vos placements, c’est le principal risque de ce système : qui peut prédire les performances des marchés à aussi long terme ?
Le système par répartition a lui d’autres risques, il dépend beaucoup de la démographie du pays, si le ratio actif/retraité diminue (allongement de l’espérance de vie), il faut soit cotiser plus, soit baisser les droits acquis (coût d’achat d’un point), soit baisser les pensions retraite (valeur du point), pas de miracles : là aussi, il y a des variables qu’on ne maîtrise pas. Dans la comparaison, rentre aussi en jeu des considérations personnelles : la capitalisation est plus individuelle, la répartition est plus solidaire.
Il n’est pas évident de comparer une pension Madelin avec un système par répartition, car un contrat Madelin vous donne une estimation basée sur une espérance de performance de vos placements et une pension en euros de l’année de votre départ à la retraite (1 € aujourd’hui vaut moins que 1 € dans 40 ans…).
A contrario, dans un système par répartition à points, tout ce que vous pouvez calculer c’est le nombre de points que vous espérez gagner (sans changement du coût d’achat des points) et estimer la pension en euros actuels avec la valeur actuelle du point. Si vous comparez les valeurs brutes des pensions, c’est comme si vous actiez que la valeur du point restera la même jusqu’à votre retraite et que les performances estimées de vos placements sont correctes. A noter que ces dernières années, la valeur des points n’évolue pas beaucoup et que le coût d’achat augmente.
D’autres alternatives
Puisque vous cotisez potentiellement moins pour la caisse de retraite principale, vous pouvez également choisir d’autres alternatives comme le fait d’investir dans des biens immobiliers ou des entreprises. Ce sont d’autres pistes à explorer encore moins comparables avec les systèmes de retraite. Ne plus avoir de loyers à payer ou avoir des revenus locatifs peut être très intéressant pour supporter une pension de retraite plus maigre.
Attention néanmoins aux investissements dans un produit avec un fort risque de perte en capital. Certains ont un rendement hors norme, ce qui se caractérise par un risque important de perte en capital. Ce n’est pas le genre de risques que nous pouvons vous conseiller de prendre sur une chose aussi importante que votre retraite. Néanmoins, il est possible d’y investir une petite partie de votre patrimoine, de façon raisonnable.
Dans tous les cas, il est important d’avoir de la visibilité sur votre trésorerie, afin de savoir combien vous pouvez épargner, et d’y penser même si cela vous semble très lointain !